La mutation qui met en relation le sans-forme (Wuji) aux formes (Taiji) ouvre la voie aux 10000 transformations [1]. Au début, la pratique du Taichi Chuan insiste sur les mises en relation de base qui seront raffinées par la suite. Haut/bas, gauche/droite, avant/arrière, tonus/détente, interne/externe, corps/esprit. Si cela parait évident à priori, les premiers cours prouvent le contraire. Ces relations s’étiolent avec le temps. Des fermetures se sont installées. Il faut commencer par "ouvrir" le geste ce qui s’obtient par les gymnastiques préparatoires, les postures et l’apprentissage de nouveaux gestes qui stimulent notre attention. La distinction entre externe et interne reste floue [2]. Un geste simple, visible de l’extérieur, nécessite un fonctionnement interne. Ce qui diffère dans la pratique du Taichi Chuan c’est que l’attention va se mobiliser pour être beaucoup plus présente à l’interne, le geste externe étant acquis dans l’apprentissage des relations de base. Ce processus d’apprentissage passe par des étapes favorisant la prise de conscience progressive des tissus profonds en jeu. Les relations interne-externe s’établissent par thèmes. D’abord les bras puis le bassin, l’axe, les jambes, les pieds, les mains, la tête, la respiration. Lorsque les relations de base sont intégrées et que les premières étapes internes sont comprises, il nous reste à mettre en relation les ensembles explorés séparément. Par exemple, la "distance" entre les bras et le bassin doit maintenant entrer dans notre champ d’attention. Il s’agit de reconnaître les liens qui existent entre notre centre et le bout de nos doigts afin d’en identifier les alternances d’allongement-relâchement propre à amplifier les circulations déjà mises en œuvre par les ouvertures-fermetures. Deux individualités entrent en relation et vont échanger dans le jeu de la poussée des mains jusqu’à se percevoir comme une unité plus ou moins harmonieuse. Tantôt en mode partition écrite, tantôt en mode improvisation, les exercices avec partenaires sont la clef de voûte de la pratique du Taichi Chuan. L’option "martiale" reste possible mais elle est marginale [3]. Ce qui nous intéresse, c’est notre capacité à doser l’ouverture et la fermeture lorsqu’on se sent légèrement déséquilibré. Comment gérer cette fermeture qui revient au galop alors que dans les exercices sans partenaire j’ai l’impression d’être stable ? Il faudra de la patience pour que le corps comprenne (le mental a compris depuis longtemps mais ça n’a rien changé :-) Au passage de Wuji (sans forme, sans limite) à Taiji (forme) une relation s’est établie : Yin-Yang. Ce qui est, le doit à la relation. Yin-Yang est la façon la plus synthétique pour dire que tout est en relation avec tout. Cette relation doit rester équilibrée dans son alternance de déséquilibre. C’est sur ce modèle, ce principe, que s’est échafaudé l’art du Taiji Quan [4]. Expérience(s) plus ou moins consciente du passage des formes (Yin-Yang) au sans-forme (Wuji).Wuji - Taiji
Relations de base
Relations interne-externe
Relations subtiles
Le geste devient petit à petit le support de doux essorages internes grâce à une combinaison bien dosée (consciencieuse) d’ouverture-fermeture, allongement-relâchement, enroulement-déroulement (spirales).Relations à l’autre
Relations sans limite
"陰陽 is the first secret of 太極" [5].Retour à Wuji
[1] On retrouve cette notion de "mise-en-relation" dans la pensée grecque antique chez Épicure ou Lucrèce. Il s’agit du clinamen ou déclinaison, moment où un "atome" quitte sa chute rectiligne et percute un autre "atome". La relation génère les formes. [2] Bien qu’une pratique puisse être qualifiée de "purement interne" si aucun mouvement n’est visible de l’extérieur, il n’en reste pas moins que le corps (forme externe) en reste le foyer de développement. [3] Vous pouvez toujours trouver des démonstrations de "super-héros-taichi" via le web. [4] Taiji = Yin-Yang. Quan = poing ou main fermée qui cache ? Taiji Quan est l’orthographe officielle de Taichi Chuan mais elle ne correspond pas à une lecture instinctive. Cette forme de transposition des idéogrammes chinois en écriture latine se nomme PinYin (assembler les sons). [5] M° Chu King-Hung. Traductions : Yin-Yang est le premier secret du Taichi. Ou : Yin-Yang est le secret le plus important du Taichi.
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