Connecté ?

"A force de côtoyer des robots, on devient soi même un robot".

Si la connexion "externe" à un réseau quelconque ou dit social n’a quasiment plus de secret pour personne et devient progressivement vitale pour beaucoup d’entre nous, il en va tout autrement de nos propres connexions "internes".

Le Qi Gong, et plus encore le Taichi Chuan par le contact avec un partenaire qu’il induit, sont des outils qui rendent possible le retour ou l’entretien des connexions des fonctions motrice [1], respiratoire [2], tactile [3], articulaire [4], nerveuse [5] etc... C’est pour ces raisons, et bien d’autres, que ces techniques sont qualifiées d’"internes".

Tout ceci peut paraître un peu farfelu à qui pense, en toute bonne foi, que tout est connecté dans son corps et que son bras, son pied ou ses genoux lui appartiennent. Et effectivement tout est parfaitement huilé et tout fonctionne au-to-ma-ti-que-ment, ce qui, avouons le, est très pratique la plupart du temps mais reste "machinal". L’être humain, quant à lui, est normalement équipé d’un "cœur-esprit" qui, lorsqu’il est stimulé, permet de prendre conscience de soi. [6]

Un forfait "connexion interne illimitée", ça vous tente ?

Philippe Thiriot

[1] Motrice ne se limite pas au déplacement mais signifie également la possibilité de mouvoir une zone du corps sans contracter ce qui n’est pas utile à la mobilisation de cette zone. Exemples les plus répandus : bascule répétée du bassin, douce et progressive, sans crisper les doigts ou tordre la mâchoire. Rotation du bassin sans rotation de la tête etc ...

[2] Faire en sorte que le mouvement, alternance d’ouvertures et de fermetures, génère progressivement une respiration naturelle.

[3] Être capable, par un contact doux mais clair de percevoir les rythmes, les tensions, les relâchements ou les mollesses d’un partenaire et être capable de lui transmettre ces informations dans le cadre d’un atelier de travail à 2. Profiter du contraste pour écouter chez soi également !

[4] Retrouver une cohérence d’alignements articulaires pour emprunter à nouveau les chemins naturels de transferts de forces qui permettront de diminuer d’autant l’intensité musculaire du mouvement.

[5] Le calme de l’esprit nécessaire à un véritable travail interne de guidage du mouvement apparait avec la pratique. L’intention crée le mouvement, l’attention suit "du regard" la progression des ouvertures en cascade. Par la suite, les flux circulent plus naturellement de creux en creux.

[6] L’attention, nécessaire à la prise de conscience durant l’apprentissage, finira par se dissoudre avec le temps dans un geste structuré devenu plus naturel grâce aux vertus de la répétition lente.